1197-1201 Thibaut III – de Champagne

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 Thibaut III de Champagne, (1179 † 1201), XI° comte de Champagne, frère du précédent.
marié en 1199 à Blanche de Navarre (v. 1175 † 1229)

 

L’an 1197, THIBAUT III, né l’an 1 177, de Henri I, succède à Henri II , son frère , en vertu de la donation que celui-ci, en partant pour la croisade, lui avait faite de ses comtés de Champagne et de Brie, au cas qu’il ne revenait pas de ce voyage. Thibaut, l’an 1 198, au mois d’avril, fait hommage-lige de la ville de Melun au roi Philippe-Auguste, qui, de son côté, s’engage à le défendre contre toute créature qui peut vivre et mourir.

 « Les deux parties, dit M. Brussel, trouvoient leur avantage  dans cet engagement, puisque d’un côté la protection ouverte  du roi devenait par là acquise à Thibaut pour se maintenir  contre ses nièces (filles de Henri) , auxquelles il enlevait la Champagne  et que, de l’autre côté, le roi, qui avait de grands desseins en tête, comme il en donna des preuves peu de temps après, jugea que les forces du comte de Champagne, unies aux  siennes, lui seraient d’un merveilleux secours pour l’entière exécution de ses projets.  ( Usage des Fiefs, T. I, pp. 1 171 19.)

Il en arriva néanmoins autrement, à quelques mois de là, suivant Mézerai, qui dit, sous cette même année 1 198,

que le roi eut le déplaisir de voir que plusieurs de ses vassaux, entre  autres le Champenois, le Breton et le Flamand , se laissèrent  débaucher à Richard, roi d’Angleterre.  Mais la mort de Richard, arrivée le 1 1 avril 1 199, fit rentrer dans le devoir le comte de Champagne.

Thibaut donna, l’an 1 199, un superbe tournoi pendant l’Avent, dans son château d’Ecrit. Foulques, curé de Neuilly, fameux par ses prédications, vint y prêcher la croisade, et le fit avec tant de succès, que le comte de Champagne et tous les seigneurs qui composaient l’assemblée, prirent sur-le-champ la croix. (Villehardoin.)

Il fut élu, l’année suivante, quoique âgé seulement de vingt-trois ans, généralissime de cette expédition, suivant Bernard le Trésorier.

Mais, étant prêt à partir, il tombe malade, Tandis qu’il est au lit, arrive Geoffroi de Villehardouin, maréchal de Champagne, qu’on avait envoyé à Venise pour traiter avec le doge et la seigneurie, de l’embarquement des croisés.

Sur le récit qu’il fit à Thibaut du succès de sa négociation, ce prince, transporté de joie, dit qu’il est guéri, saute du lit, demande son palefroi, et se met en route. 

Mais quand il ot un pou allé, si retourna, sa maladie l’i enforça. 

Il fit son testament, et commanda qu’on payast ses chevaliers et si com chevalier recevroit l’avoir, que 

il jurast l’ost de Venise à tenir; le remanant commanda de partir en l’ost. (Mss. de S. Germain, n° 159.)

Après quoi il mourut le 24 mai de l’an 12oo, selon M. Pithou, ou plutôt 12o1 , laissant son épouse, Blanche de Navarre , fille du roi Sanche le Sage, qu’il avait épousée en 1 195, enceinte d’un fils qui fut nommé Thibaut le Posthume.

Son corps fut inhumé à la cathédrale de Troyes. Avant sa mort il avait chargé Renaud de Dampierre d’aller accomplir son vœu à la Terre-Sainte.

Renaud partit avec Simon de Montfort, d’autres seigneurs, et l’abbé de la Trappe. Mais, étant arrivé en Syrie, il fut pris dans un combat qu’il livra au sultan d’Alep , et demeura trente ans prisonnier parmi les infidèles. 

Le roi Philippe-Auguste, craignant que Blanche me prit des engagements contraires à ses intérêts, obligea cette princesse à lui promettre deux choses ;

  1. de ne point se marier sans son consentement
  2. de remettre entre ses mains l’enfant qu’elle mettrait au monde.

Pour sûreté de sa parole, Blanche en fit jurer la garantie par Guillaume, comte de Sancerre ; Guillaume, comte de Joigni ; Gui de Dampierre ; Gaucher de Châtillon ; Geoffroi de Joinville ; Hugues comte de Rethel ; Henri, comte de Grandpré ; Ansel, ou Anseau de Trainel; et Garnier de Marigny.

 

 

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