1181-1197 Henri II – de Champagne

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 Henri II de Champagne († 1197), X° Comte de Champagne, Roi de Jérusalem (1192-1197),

fils de Henri Ier le Libéral et marié en 1192 à Isabelle de Jérusalem (1171 † 1206)

 

Il succéda, l’an 118o ou 1181 , dans les comtés de Champagne et de Brie à Henri I , son père. Il entra , l’an 1 185, dans l’alliance de Philippe, comte de Flandre, contre le roi Philippe-Auguste.(Martenne, deuxième Voyage litt. p 61.)

L’an 1 186, il fut fiancé avec Hermansète, fille de Henri , comte de Namur et de Luxembourg, lorsqu’elle était encore au berceau :

mais ce mariage n’eut pas lieu. Deux jeunes serfs champenois, Renaud et Faucon, fils de Faucon du Puiz, avaient mérité, par la bonté de leur caractère, l’estime et l’affection du comte Henri. Ce prince, par ses lettres du mois de janvier 1 171  , jugea à propos , non seulement de les affranchir et de leur permettre d’épouser des femmes libres, mais de les rendre habiles à entrer dans le corps de la milice, où les seuls hommes libres et ingénus pouvaient être admis :

Lt si quando.fortè meos exercitus, ajoute-t-il , pro necessitate aliqua conduxero….. mea negotia…. sicut caeteri milites mei, fideliter et animo promptiori prosequantur. (1)

Nouvelle preuve de la liberté qu’avaient alors les hauts barons d’affranchir et même d’anoblir leurs sujets. La ville de Troyes éprouva, l’an 1 188, le lendemain de la Madeleine, un grand désastre pendant la nuit, par un incendie qui la consuma presque entièrement. C’était le temps d’une foire, dit la chronique de Saint-Marien, où les marchands avaient apporté de divers endroits de grandes richesses.

L’église de Saint-Etienne et la cathédrale , couverte alors de plomb , furent la proie des flammes ainsi qu’un grand nombre de personnes qui s’étaient exposées au danger en voulant sauver leurs effets (1). Pareil accident , était arrivé la veille à Auxerre , et vers le même tems à Beauvais, à Provins et à Poitiers. Les villes en France étaient alors presque toutes bâties en bois. L’an 119o, accompagné de Jacques d’Avènes, Henri va s’embarquer pour la Terre-Sainte , après avoir institué son héritier universel , dans une assemblée tenue à Sézanne, Thibaut, son frère, au cas qu’il ne revint pas.

Ayant débarqué au port de Tyr, il y est reçu avec de grands honneurs par le seigneur de la place, Conrad , marquis de Montferrart. De là s’étant rendu au camp des chrétiens qui assiégeaient Acre, tous les vœux lui défèrent le commandement de l’armée en attendant l’arrivée des rois de France et d’Angleterre. Le second, prêt à retourner en Europe, le nomma, l’an 1 192, du consentement de tous les seigneurs, roi de Jérusalem. Un malheur abrégea la durée de ses jours. Il tomba, l’an 1 197 , d’une fenêtre de son palais d’Acre, et se tua.

Henri, après la mort de Conrad, marquis de Tyr, assassiné, l’an 1 192, en Palestine , avait fait, le 5 mai de la même année, un mariage tel quel, dit Raoul de Diceto, avec sa veuve, Isabelle, seconde fille d’Amauri I° , roi de Jérusalem ; mariage effectivement nul , puisque le premier époux de cette princesse, Humphroi de Thoron, à qui Conrad l’avait enlevée, vivait encore lorsqu’elle passa dans les bras du comte de Champagne. Mais ce fut le roi Richard , oncle de Henri, qui fit ce mariage , dont le royaume de Jérusalem, qu’il fit donner au comte , fut le prix.

D’Isabelle, Henri eut trois filles :

  1. Marie, qui mourut jeune
  2. Alix, femme de Hugues de Luzignan, roi de Chypre
  3. Philippine, qui eut pour époux, sur la fin de l’an 1214, Erard de Brienne , seigneur de Rameru. L

Leur mère épousa en quatrièmes noces Amauri II , roi de Jérusalem, puis de Chypre. (2)

 

 

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(1) La Roque, Traité de la Noblesse ., c. 4 , p. 2oo

(2)Voyage d’ Henri l’Aveugle, comte de Namur