<<<<< Thibaut IV de Champagne dit le Chansonnier ou le Posthume
Thibaut V de Champagne (1238 † 1270), comte de Champagne, roi de Navarre (sous le nom de Thibaut II), fils du précédent et de Marguerite de Bourbon-Dampierre
Roi de Navarre
·L’an 1255, THIBAUT V, succède à Thibaut, son père, dans le comté de Champagne et le royaume de Navarre, à l’âge de treize ans , sous la tutelle de Marguerite, sa mère.
Au mois d’août, les Navarrois lui envoient une députation solennelle pour reconnaître sa royauté. Sa mère , l’an 1254 (N. S.), au mois de février , fait hommage pour lui, dans le château de Vincennes, au duc de Bourgogne pour les terres du comté de Champagne qui relevaient de lui. (Mss. de Fontanieu.)
Ces terres étaient Montbard et Rougemont, que néanmoins le comte de Champagne ne possédait pas, mais le comte de Nevers , qui les tenait de lui. Le duc, après en avoir reçu l’hommage du comte de Champagne, le reportait à l’évêque de Langres, premier suzerain. (Brussel, usage des fiefs, T. I, p. 545.) – L’an 1258 , suivant le père Pelletier, Thibaut perd sa mère , qu’une maladie enlève , le 15 avril, à Provins ; elle fut enterrée à Clairvaux.
Cette princesse, comparable à Blanche, reine de France, se trouva dans les mêmes conjonctures qu’elle pendant la minorité de son fils , et s’en tira avec la même habileté. La même année, l’abbaye de Luxeuil, qui jouissait d’une sorte de souveraineté, choisit le comte de Champagne pour son gardien héréditaire. Ce titre, qui ne fut pas sans profit, passa aux rois de France après la réunion de la Champagne à la couronne, et fut cédé ensuite, l’an 1435, au duc de Bourgogne par le fameux traité d’Arras.
Thibaut , l’an 1269, reçoit ordre du roi saint Louis de mettre en possession des régales l’évêque de Troyes , qui avait prêté serment de fidélité à sa majesté le lundi après la Saint-Martin : preuve que les comtes de Champagne ne jouissaient pas du droit de régale. (Mss. de Fontanieu. )
Thibaut se croise, l’année suivante avec saint Louis dans la seconde expédition qu’il entreprend contre les infidèles. Il a la douleur de voir le monarque expirer devant Tunis le 25 août de la même année.
Nous avons une lettre de Thibaut, écrite de Sicile à l’évêque de Tunis sur cet événement. ( Martenne , Anecd. T. VI, p. 1217.) Elle est un témoignage de la piété que ce saint roi fit paraître jusqu’au dernier moment de sa vie. Thibaut mourut lui-même, en s’en revenant, à Trapani en Sicile , un jeudi 4 décembre 127o.
Il avait épousé à Melun, l’an 1255, suivant Joinville ( et non l’an 1258 , comme d’autres le marquent ), Isabelle , fille aînée de saint Louis, dont il n’eut point d’enfants. Cette princesse, qui l’avait accompagné à la croisade, ne lui survécut guère, étant
morte aux îles d’Hières, près de Toulon, le 23 avril de l’année suivante.
Le corps du comte Thibaut repose dans l’église des cordeliers de Provins avec celui de la comtesse Isabelle : son cœur est aux jacobins de la même ville.