Chronologie des Comtes de Champagne

 

La Champagne est divisée en plusieurs cités ou diocèses que se partagent les héritiers de Clovis.

 

Formée de plusieurs comté  , la Champagne carolingienne tombe aux mains de la famille de Vermandois au début du Xe siècle avec Herbert II. Maître des comtés de Vermandois et de Soissons ainsi que des abbayes de Saint-Quentin et de Saint-Médard, Herbert II agrandit ce patrimoine familial des comtés de Meaux et de Laon tandis qu’il obtient pour son fils l’archevêché de Reims. A sa mort (943), ses enfants se partagent puis agrandissent les possessions.

Liégeard, la fille aînée, obtient Provins. Herbert le Vieux, comte d’Omois et abbé laïque de Saint-Médard de Soissons, devient maître de Vitry et obtient la charge de comte du Palais, origine du titre de comte palatin que porteront plus tard les comtes de Champagne. Robert, comte de Meaux, devient par son mariage comte de Troyes, quant au cadet, Albert, il obtient le comté de Vermandois.

Lorsque Herbert le Vieux meurt, vers 980-984, son héritage est partagé entre ses deux neveux :

Herbert le Jeune, fils de Robert, reçoit Epernay, Vertus, Châlons et Vitry ;

Eudes Ier, fils de Liégeard et du comte de Blois Thibaud le Tricheur, recueille le comté de Reims, celui de Château-Thierry ainsi que l’abbaye de Saint-Médard de Soissons. En 1022, l’union des territoires bléso-champenois est réalisée par Eudes II mais celui-ci doit abandonner la réalité du pouvoir sur Reims à l’archevêque. Ses successeurs seront contraints de faire des concessions identiques aux évêques de Châlons et de Meaux. Dès lors, les cités de Reims et de Châlons deviennent les principales soutiens du roi de France dans cette région.

A la mort du comte Thibaut Ier, ses fils Etienne-Henri, Eudes et Hugues se partagent les possessions paternelles.

Hugues, qui reçoit Troyes, Bar-sur-Aube, Vitry et Epernay, est le premier à porter le titre de comte de Champagne. Devenu templier (1125), son neveu, le comte de Blois Thibaut IV, réalise une dernière fois l’unité territoriale des pays du Val de Loire, de Champagne et de Brie.

Lorsqu’il disparaît en 1152, son fils aîné, Henri le Libéral, sépare définitivement les territoires ligériens de la Champagne, laissant à ses frères Thibaut V et Etienne Ier les comtés de Blois et de Sancerre devenus économiquement secondaires avec le développement des rendez-vous commerciaux de Troyes, Provins, Lagny et Bar-sur-Aube.

Le comté de Champagne comprend vingt-six châtellenies-prévôtés tenues en fief de l’empereur, du roi de France, du duc de Bourgogne, de l’abbé de Saint-Denis, des archevêques de Reims et de Sens et des évêques de Châlons et de Langres. Il s’agit des châtellenies de :

Meaux, Provins, Sézanne, Château-Thierry, Troyes, Saint-Florentin, Châtillon, Epernay, Vertus, Vitry, Bray, Montereau, Bar-sur-Aube, La Ferté-sur-Aube, Ervy-le-Châtel, Payns, Rosnay-l’Hôpital, Bussy-le-Château, Oulchy, Chantemerle, Montfélix, Pont-sur-Seine, Méry-sur-Seine, Coulommiers, Villemaur et Mareuil-sur-Aÿ.

A la fin du XIIe siècle, le comté de Champagne s’agrandit de la châtellenie de Nogent-sur-Seine et, en septembre 1220, de celle de Sainte-Menehould.

Les liens vassaliques à l’intérieur de ces différents territoires nous sont connues grâce au Rôle des fiefs du comté, rédigés entre 1172 et 1222 et premiers témoignages de la centralisation de l’administration comtale.

 

Comtes de Champagne

1102-1125 : Hugues Ier de Champagne († 1126) ci-dessus, fils de Thibaut III de Blois. Il est le premier à s’intituler comte de Champagne.
marié en premières noces (1093, séparation 1104) à Constance († 1125), fille du roi Philippe Ier de France.
marié en secondes noces (1110) à Isabelle de Bourgogne, fille du comte Étienne Ier de Bourgogne.

1125-1151 : Thibaut II de Champagne le Grand († 1151) ci-dessus, comte de Blois (sous le nom de Thibaut IV) et de Meaux, puis de Troyes et de Champagne, neveu des précédents, fils du comte Etienne-Henri. Son frère aîné Guillaume, spolié, devient seigneur de Sully. Son frère cadet Étienne est roi d’Angleterre de 1135 à 1154.
marié en 1123 à Mathilde de Carinthie († 1161)

1151-1181 : Henri Ier le Libéral († 1181), comte de Champagne, fils du précédent. Ses frères cadets sont le connétable Thibaut V comte de Blois et de Chartres (d’où la suite de ces comtes) ; Étienne, comte de Sancerre ; le cardinal Guillaume aux Blanches Mains, archevêque de Reims ; leur sœur Alix/Adèle, deuxième femme de Louis VII, est la mère de Philippe Auguste.
marié à Marie de France (1145 † 1198) fille de Louis VII et d’Aliénor

1181-1197 : Henri II de Champagne († 1197), comte de Champagne, roi de Jérusalem (1192-1197), fils du précédent
marié en 1192 à Isabelle de Jérusalem (1171 † 1206)

1197-1201 : Thibaut III de Champagne, (1179 † 1201), comte de Champagne, frère du précédent.
marié en 1199 à Blanche de Navarre (v. 1175 † 1229)

1201-1253 : Thibaut IV de Champagne dit le Chansonnier ou le Posthume (1201 † 1253), comte de Champagne, fils du précédent. Il est roi de Navarre sous le nom de Thibaut Ier de 1234 à 1253.
marié en premières noces en 1220 à Gertrude de Dabo († v.1225)
marié en secondes noces en 1222 à Agnès de Beaujeu († 1231)
marié en troisièmes noces en 1232 à Marguerite de Bourbon-Dampierre († 1256)

1253-1270 : Thibaut V de Champagne (1238 † 1270), comte de Champagne, roi de Navarre (sous le nom de Thibaut II), fils du précédent et de Marguerite de Bourbon-Dampierre
marié en 1255 à Isabelle de France (1242 † 1271) fille de Saint Louis

1270-1274 : Henri III de Champagne dit le Gros (1244 † 1274), comte de Champagne, roi de Navarre (sous le nom d’Henri Ier), frère du précédent, fils de Thibaut IV et de Marguerite de Bourbon-Dampierre
marié en 1269 à Blanche d’Artois († 1302), nièce de Saint Louis

1274-1305 : Jeanne de Champagne (1273 † 1305), comtesse de Champagne, reine de Navarre, fille du précédent
mariée en 1284 à Philippe IV le Bel, roi de France.

À la suite de ce mariage, le comté de Champagne entre dans les possessions du roi de France et fait partie intégrante du domaine royal.