Moslins

Aujourd’hui je vais vous parler d’un tout petit coin de Champagne coincé entre Epernay et Vertus, au sommet d’une montagne au nord de la côte des Blancs.

C’est un petit village dans une espèce de vallon verdoyant. Une sorte de paysage que l’on croirait tout droit sorti d’une carte postale alpestre.

Bref, ça change de la Champagne crayeuse et c’est magnifique. D’ailleurs c’est tellement surprenant de voir cela par chez nous que l’on a surnommé les deux villages qui s’y trouvent Morangis et Moslins respectivement les petites Vosges et la petite Suisse.

 

Alors à Moslins, on a poussé encore plus loin la comparaison avec l’Helvétie. Puisque en plus d’avoir des moulins, ce qui a donné son nom au village, il y a aussi eu des vaches. De bonnes grosses vaches laitières, avec des pis gros comme des boules de bowling.

Tout pour se croire dans le canton de Vaud, surtout par une chaude journée de printemps. Alors bien sûr les mauvaises langues diront qu’il ne faut pas pousser non plus, que Moslins ne se trouve qu’à 172 mètres d’altitude et que l’on ne peut pas être montagnard à ce niveau là.

Et bien ceux là se trompent ! Etre montagnard n’est pas une question de verticalité mais d’état d’esprit, de caractère. Et croyez moi à Moslins on n’en manque pas. La preuve : on les surnomme les têtes de bois.

 

 

Durs au mal, âpres à la tâche, tenaces sur la vache, les Moslinois ne se laissent pas faire. Alors bien sûr ça ne plaît pas à tout le monde, il y a toujours eu une petite rivalité avec Morangis et les autres voisins.

Mais l’important c’est qu’au village on ne se laisse pas tomber. Les gens sont de tout temps restés solidaires entre eux. Exactement comme à la montagne… Moslins la petite Suisse champenoise au caractère bien trempé et aux valeurs de partage et d’entraide restée intacte, inchangée durant les âges.

C’est cela la principale qualité des gens «têtus», des têtes de bois. Ils ne changent pas ils se bonifient.