Champaubert

Champaubert

30 janvier 2015 0 Par lechampenois

1814 en France, pour la première fois depuis la création de l’empire, le pays est envahi.

Les armées russes, anglaises, autrichiennes et prussiennes profitent de la déroute de Napoléon en Allemagne pour passer à l’offensive. en janvier, les 350 000 coalisés franchissent le Rhin.

La situation est critique. Elle l’est encore plus au regard des forces dont Napoléon dispose. En tout et pour tout, si l’on compte les armées en déroute, celles tombées à l’ennemi, et les traîtres, l’empereur ne peut opposer que 70 000 grognards aux 350 000 coalisés.

A 1 contre 5 la situation sur le papier paraît désespérée. Mais c’était sans compter avec le génie stratégique de Napoléon et la valeur légendaire de ses grognards. L’empereur décide de passer à l’attaque. Il divise ses troupes et multiplie les escarmouches. Français et coalisés se tombent sur le poil le 10 février 1814 au lieu-dit du champ Aubert.

Les envahisseurs, désorganisés par les hésitations de leur chef, sont battus. La chronique nous rapporte que peu de prisonniers ont été faits. Ce fut une véritable boucherie. Les français pénétrèrent dans le village au pas de charge, transperçant de leur baïonnette tout ce qui parlait allemand. Les rares survivants ont fui dans le bois, mais point de salut pour eux non plus.

S’ils n’ont pas été massacrés par la cavalerie, ils se sont noyés dans l’étang du désert, tout proche. Incontestablement c’est une victoire française. Depuis d’ailleurs, sur les lieux des combats un village est né : Champaubert la bataille. L’histoire officielle s’arrête là. Mais des milliers d’hommes ne meurent pas en quelques heures sans laisser de traces.

Aujourd’hui si un soir à la tombée de la nuit vous prenez la peine de vous y arrêter, touchez les canons du mémorial, ils seront chauds. Humez l’air, vous sentirez la poudre. Allez à l’étang du désert vous y verrez ses eaux devenir troubles, couleur sang.

Collez votre oreille au sol, vous y entendrez les clairons, les tambours et les bottes. 80 000 hommes ne peuvent pas mourir sans laisser quelques traces !