Verzenay
Au creux du vallon, un village, lieu incongru comme sortie de nulle part. Les terres de Virédus comme le disait les anciens.
Là les vignes innombrables, tapis aux reflets changeants, inondent le regard de celui qui sait voire, lever la tête depuis la plaine. Curieux paysage ! Cerné de colline, Verzenay est sous bonne garde.
Tout d’abord, celle du moulin, construit en 1820. Sur le flanc droit de la commune il a guetté pendant longtemps les vents du nord. Point d’observation idéal il eu les faveur si l’on peut dire de Victor Emmanuel II d’Italie venu ici durant la grande guerre observer l’avance de l’ennemie.
Aujourd’hui possession d’une grande maison de champagne rémoise, il ne tourne plus, ne chante plus mais veille toujours. De l’autre côté, par de la le coup de cul comme l’on dit, direction Verzy : le phare. Saut de quelques mètres, saut du coq à l’âne.
Des ailes d’un moulin à la lumière d’une mer effervescente. Etrange monument ! Fruit de l’imagination débordante d’un certain Joseph Goulet. Fils du célèbre Modeste Goulet fondateur des épiceries Goulet Turpin, ce négociant en vin a une idée pour promouvoir son champagne : construire un phare marin à Verzenay. 1909 l’œuvre est achevée. Une réclame chic et de bon goût. Un peu plus que cela même…
Un véritable lieu de vie, une guinguette… Par le CBR tous les dimanches familles de Reims et des environs venaient guincher au pied du phare. Une ambiance simple et bon enfant. Dès les premières notes d’accordéon les beaux messieurs faisaient tourner ces dames dans un vertige de ronde. Le souffle court et le teint rosé c’était autour d’un verre, d’une coupe que l’on reprenait ses esprits pour mieux recommencer.
Des instants de joie interrompue en 14 par la guerre et les soldats juché sur le phare afin d’apercevoir derrière les brumes diaphanes l’artillerie adverse. Pour autant la tempête de feu ne l’a pas mis à terre, il trône toujours.
Etrange commune que Verzenay ! Village des bouquins placé sous la garde d’un phare et d’un moulin. Semblables aux statues des roi d’entant.
