Athis

Athis

5 janvier 2015 0 Par lechampenois

Si le nom d’Athis vient d’alta tilea c’est-à-dire de grand tilleul en latin, ce n’est pourtant pas de tilleuls dont il est question aujourd’hui. Non, intéressons-nous plutôt à  3 habitantes du village et pas des moindres.

Non, intéressons-nous plutôt à 3 habitantes du village et pas des moindres. Il s’agit de Marie Joseph Albertine, de Louise félicité et d’Elisabeth Marie Bernadette. Elles font, au bas mot, plus d’une centaine de kilos chacune, on ne les voit jamais, pourtant elle travaillent et encore uniquement si on leur donne des coups de pied.

Toutefois, rassurez vous ! Il ne s’agit pas de 3 opulentes grands-mères que les habitants maintiennent en travail forcé. Non à Athis on a le respect des anciens. En fait, ce sont les cloches de l’église. Des cloches dont l’histoire, les péripéties méritent le détour.

Tout commence en 1824 quand le maire et le conseil municipal décident de faire fondre 2 cloches pour l’église. La commande est passée, les cloches fondues. Mais premier problème : elles arrivent en retard. Le maire en profite donc pour demander 10 % de ristourne. Une demande contestée par le fondeur devant Monsieur le préfet. S’ensuit une expertise desdites cloches. Une expertise qui prouve que l’une d’entre-elles est fausse au niveau de la note, et que l’autre est fendue.

Du coup, nouvelle explication devant le préfet. Le maire accusant le fondeur d’avoir travaillé comme un cochon. Le fondeur répliquant qu’il était cloué au lit à cause d’une bronchite, certificat médical à l’appui. Bref, c’est la foire d’empoigne et le préfet finit par trancher. Le fondeur doit refaire tout le boulot à ses frais. Athis a enfin ses deux cloches.

Mais ce n’est pas fini pour autant. 1836 : les deux cloches sont cassées (visiblement, c’était de la camelote). Le maire décide donc de les faire refaire. Il conclut un arrangement avec un fondeur des environs. Mais tous les conseillés municipaux ne sont pas d’accord sur le choix de l’artisan. S’ensuivent alors d’interminables palabres, pour finalement revenir au premier choix.

Les cloches sont donc réalisées mais, bégaiement de l’histoire, elles sont fausses et en plus trop lourdes. Soucis, parce qu’une cloche ça se paye au poids, résultat le prix est augmenté de 188 %. Imaginez la réaction du maire ! Pourtant, malgré toutes ses protestations, Athis dut payer. Nous sommes alors en 1887 et les 2 cloches se détraquent à nouveau. Il faut les changer.

Par souci d’économie, la mairie de l’époque décide de fondre ces 2 vieilles pour en faire trois nouvelles. Soit. Un fondeur est alors désigné. Il réalise les cloches, bon poids, bonne note, pas une fêlure mais trop grandes pour le clocher. Pour les habitants d’Athis, c’est le coup de grâce.

Las du comique de répétition, ils ne cherchent plus à comprendre.

Ils se débrouillent pour les caser quand même. Et il n’y ont plus jamais touché.