Aulnay-aux-planches

Il est des bois dont on fait des flûtes et d’autres dont on fait des planches. A Aulnay par exemple planches il y a… du moins dans le nom.

Aulnay-aux-planches

Alors d’où viennent-elles ? Si pour Aulnay les choses sont claires : Aulnay d’aulnus, les aulnes, les arbres du même métal, enfin de la même essence. Pour les planches là en revanche on nage !

Je m’explique. Première hypothèse : les planches à cause de la technique de labour du même nom. Une technique qui consiste à faire de beaux sillons bien réguliers mais peu profonds. Intéressant. Mais à ce moment là pourquoi plus ici qu’ailleurs. Dans les autres villages des environs on labourait également en planche. Assurément, il faut chercher l’explication ailleurs.

Deuxième hypothèse : les planches des ponts. Les ponts d’Aulnay village fleuretant avec les marais de Saint Gond. Des ponts bien utiles pour circuler au sec, passerelles étroites d’une communauté juchée sur pilotis comme aimaient en fonder nos ancêtres les gaulois.

Peut-être, sûrement même, à en croire les imminents toponymistes parisiens tel Longon. Cependant tous spécialistes qu’ils sont, ce n’est pas leur proposition qui a les faveurs des gens du cru. Non pour les habitants, il existe une troisième possibilité, plus simple, plus directe.

Aulnay-aux-planches

Aulnay le domaine des aulnes, des arbres dont on tirait des planches. Alors, pour étayer cette hypothèse un argument : la présence dans le passé de nombreux scieurs de long, c’est-à-dire de nombreux spécialistes capables de débiter de longues planches. Une corporation dont l’art délicat ne fut même pas remplacé par les scieries modernes.

Dans tous les cas, planche à labour, de pont ou en bois, le fait est que l’on ne peut trancher, à vous de choisir. Une chose est certaine cependant : Aulnay et ses planches n’ont pas toujours été à la même place. Dans le passé la commune était bien plus à l’ouest qu’aujourd’hui.

En bordure directe des marais de Saint Gond, le village se serait brusquement déplacé en 1634 et des bananes. Cette année-là, Aulnay flambe, ne reste que des cendres. On parle de Jacquerie, de fronde, on ne sait pas très bien en fait.

En tout cas, le fait est que les 6 à 700 habitants de l’époque se retrouvent à la rue, contraint de reconstruire. Pour celà, ils choisissent de se rapprocher un peu plus du château, de leur seigneur.

Nouveau départ pour Aulnay avec comme église la chapelle du château et comme contrée supplémentaire l’ancien site de la commune. Le lieu-dit du village.

Comme quoi les planches ça se brûle mais ça se remplace aussi.