Bezannes

Le nom de Bezannes viendrait de Bisennae c’est-à-dire le domaine des ruches à miel. Alors c’est vrai que comme ça à brûte-pourpoint ça peut paraître bizarre.

Mais en même temps il faut savoir que pour les Romains les ruche et surtout les abeilles avaient une importance capitale.

 

En effet le miel était la seule source de sucre dont ils disposaient. Ce n’est qu’après la découverte des Amériques que la canne des Antilles à été exploitée. Et c’est encore bien plus tard que l’on a trouvé comment faire du sucre avec les betteraves.

Du coup nos amis romains bichonnaient leur abeilles. Ils installaient leurs ruches dans de petits coins de paradis, comme à Bezannes. Alors vous vous doutez bien que ce qui est bon pour les abeilles et bon pour nous.

Et je ne vous étonnerais pas si je vous dis que Bezannes a toujours été un lieu de villégiature pour les Rémois. Vous pensez bien qu’un petit coin de verdure, au bord de l’eau, à quelques kilomètres de Reims ça ramène du monde le week-end. Surtout quant au 19ème siècle on pouvait s’y rendre avec le CBR. Mais le CBR c’est quoi. Une sorte de Tram-Train dirait on aujourd’hui.

En fait un tortillard qui reliait Reims et sa  » banlieue « , entendez par là les quelques communes environnantes. Bezannes donc mais aussi bien plus loin Verzenay par exemple pour aller au pied du phare.

 

C’était les années guinguettes. Le petit vin blanc qu’on boit sous les tonnelles. Les femmes corsetées qui se promenent sous leur ombrelle. Bref la belle époque. Ou chaque dimanche les familles à grand renfort de grands-parents et des enfants montaient dans le CBR direction : Bezannes du moins la campagne.

Un voyage qui paraît bien dérisoire aujourd’hui mais sachez qu’à l’époque c’était presque une aventure. Dans les côtes quand le CBR était trop lourd, il fallait en descendre pour soulager la mécanique et continuer à pied sur quelques mètres. Les hommes poussant la voiture et les femmes cueillant des fleurs sauvages.

Alors bien sûr pendant les deux guerres le CBR a eu une toute autre fonction. Il a transporté les troupes, il a même servi aux habitants de Reims à fuir les bombardements. L’arrivée de la voiture et la disparition du Tram à Reims ont eu raison de ce petit train.

Et si aujourd’hui Bezannes a renoué « entre guillemets » avec son passé ferroviaire, vous en conviendrez ce n’est plus tout à fait la même chose.

A 300 km/h c’est plus délicat de cueillir des fleurs.