
Chouilly
Quelques éléments sur la dénomination moderne de Chouilly…
Chouilly, petit village situé à deux pas d’Épernay, très agréable pour une promenade dominicale, notamment avec «son Jardin Humide», Chouilly donc, dont l’appellation n’est qu’une forme altérée de ce qu’elle était à l’origine.
Ce village, qui sera cité plus tard comme bourg ayant droit de fermeture (fortifications) s’est appelé «Choélo» en 1187, «Choéli» en 1190, «Choolly» en 1224, «Choilleyo » en 1312, «Choylleyo»en 1312, « Chéoilly »en 1412, « Choylly en 1478, «Choilly» en 1511, «Choily» en 1516 et enfin Chouilly e,1578… (Noms tirés parmi ceux du «Dictionnaire topographique des lieux anciens et modernes du département de la Marne » par Auguste Longnon.)
C’est donc dans ces sources qu’il aurait fallu puiser pour chercher une étymologie du nom de Chouilly, et non comme l’a fait un certain Monsieur Challete, auteur d’un « dictionnaire de communes », dans les mots latins « Campus Ubiliacus », (territoire vignoble), qui, aurait fait, selon lui, Chovilly, puis Chouilly, supposition au moins gratuite, et partant très contestable.. .
Il est plus naturel et plus conforme, partant des chartes du moyen-âge, documents les plus aptes à nous guider, de lire Campus elatus, (territoire élévé), ou encore Castrum elatum, en raison du château construit sur la butte, et sous la protection duquel les habitants du lieu s’empressèrent d’abrité leurs demeures.
Après les terreurs de l’an 1000, les seigneurs éprouvaient lebesoin de posséder une petite forteresse. IL n’est donc pas douteux que les seigneurs de Choély n’eussent pas le leur et que ce Castel n’ait été dressé sur la pointe de l’espèce de cap formé par la jonction de la vallée et de l’excavation naturelle située à l’ouest du village. Comme aujourd’hui plus rien ne reste, il n’est pas facile d’avoie=r une notion précise de sa disposition primitive.
A défaut de ruines, des fouilles ont été effectuées sur la base de vieux parchemins. D’abord un titre en latin de 1478 fixant la situation respective de la chapelle du château (église paroissiale aujourd’hui) qui peut se traduire par «La dite église incluse dans le château fort, etc…). Autre indice, les anciens avaient vu démolir en 1812 un énorme pan de mur qui ne semblait pas être étranger à d’autres substructions s’étandant vers le sud.
Ce qui fait que ce château devait être quand même impressionnant, puisque le donjon se trouvait au sommet du triangle curviligne formant l’aire de la motte. Le coté Nord-Est s’appuyait sur l’escarpement abrupt que l’on voit encore aujourd’hui et qui à l’époque avait 24 mètres de hauteur et le ruisseau qui en baignait le pied en renforçait la défense.
L’ouest était accolé à des pentes rapides qui l’isolait suffisamment et le coté Sud-Est le seul au niveau de la plaine il était protégé par un large fossé que couvrait encore le glacis, il ne restait que le Sud-Ouest, mais là encore assez facile à défendre au moyen d’un pont levis et d’une barbacane. Et lorsque l’on voit l’église elle même , basse et trapues à toutes petites fenêtres, on devine qu’elle aussi était un ultime moyen de défense…