
Saint-Gilles
Saint-Gilles : ermite provençal du VIIème siècle, fondateur de la bien-nommée communauté de Saint-Gilles du Gard, dans les environs de Nîmes.
Une communauté modeste mais toutefois influente.
Ces nombreux disciples allaient de par les contrées françaises afin d’évangéliser le païen. Pour quelques-uns d’entre eux la route s’arrêta visiblement, au XIIIème siècle dans la région, sur un petit coteau boisé. En retrait de la route Reims- Soissons, les frères de Saint-Gilles posèrent leurs valises, remontèrent leurs manches, robes de bure et se mirent au travail, ils défrichèrent.
De ce travail ingrat et colossal émergea une petite clairière, un havre de terre nue propice à l’installation. Les perspectives sur la vallée de la Vesle et sur ses populations étaient importantes. En effet les vieilles croyances paganistes avaient encore largement les faveurs des gens du cru. Etrange paradoxe d’ailleurs, qu’il faille évangéliser dans le fief même de l’un des plus importants personnages de la chrétienté : l’archevêque de Reims. Bref pour nos moines de Saint-Gilles il y avait du boulot.
Alors tant qu’à faire autant s’installer confortablement. Un prieuré ou « priori » comme on dit au village est donc sorti de terre. Les moines tout en percevant l’impôt, offraient en retour éducation et protection. Protection spirituelle, mais aussi protection contre les invasions.
Situé non loin de la frontière et des possessions archiépiscopales, il faisait partie avec la forteresse voisine de Courville, d’un système complexe de défense. Défense contre les velléités des barbares mais aussi celles des puissants comtes de Champagne. Au moindre son de cloche tout le monde rappliquait à Saint-Gilles, derrière les murs épais da la communauté. Dans les cas extrêmes, un souterrain permettait même de fuir vers la garnison de Courville.
Bien plus qu’un lieu de culte et d’évangélisation, Saint-Gilles et son prieuré ont marqué durant nombres d’années la vie des gens du coin. Culte, impôt, défense, c’est au quotidien que les choses ont changé ici grâce aux moines.
Ils méritaient bien donc qu’on leur donne le nom d’un village.