
Sillery
Sélarius, oui Sélarius. Ce nom ne vous dit peut-être rien, et pourtant c’est un patronyme qui a traversé les âges depuis le Xème siècle. Puisqu’il est à l’origine de celui du village de Sillery.
En effet Sillery serait une déformation de Seleriacum c’est-à-dire le domaine de Sélarius. Comme quoi si tout le monde à le droit au moins une fois dans sa vie à un quart d’heure de célébrité, pour certain cela peut durer onze siècles.
Alors si pour l’origine du nom de Sillery on n’en sait pas plus, car notre Sélarius n’a laissé d’autre trace que celle sur les livres de toponymie. Sur l’histoire de la commune là en revanche il y a beaucoup à dire.
Premièrement : il semblerait qu’à Sillery on aime bien le « bâtiment » puisqu’entre le XVème siècle et 1922, le château a été démoli puis reconstruit au bas mot cinq fois. D’abord construit au XVème puis détruit à la révolution puis re-rasé en 1914 et enfin reconstruit en 1922, un véritable « légo ».
Deuxièmement : visiblement à Sillery, il y a eu pas mal de gens influents (et encore sans compter Sélarius ).
Au XVIIème siècle par exemple, sous Henri IV, le marquis de Sillery, Nicolas Brûlart, était chancelier du royaume de France (afin qu’ils évitent de se servir eux-mêmes tout en égorgeant nos fils et nos compagnes comme le dit la chanson).
Nicolas Brûlart était donc un personnage très influent, à tel point que toute sa descendance obtint le droit de cité à la cour du roi jusqu’à la révolution. Mais la vraie star de la famille c’est le petit Noël Brûlart.
C’est lui qui en 1678 finance largement une expédition dont le but était d’implanter les premières colonies françaises au Québec. On parlait de Nouvelle France à cette époque. Alors du coup, pour le remercier, on donne le nom de Sillery à l’un de ses comptoirs.
Et figurez-vous que le Sillery québécois existe toujours. C’est une grosse ville de plus de 14.000 habitants à quatre kilomètres de Québec. Et les deux Sillery sont aujourd’hui jumelés.
Comme quoi les villages peuvent aussi avoir un oncle d’Amérique